lundi 4 janvier 2010

Esthétique Gustative



Note d’intention


Au fil de mes voyages, après avoir cotoyé diverses nationalités, j’ai naturellement appris, en partageant des repas, à comprendre d’autres cultures et d’autres langues. Bien que la nourriture soit d’abord une nécéssité de rassasierle corps, le repas demeure un moment privilégié rapprochant les hommes et les femmes de toutes les nations; la barrière des langues disparaît grâce au plaisir d’être ensemble, dans la simplicité du partage.
Progressivement, j’ai constaté que la préparation et le choix des aliments qui constituent un repas étaient révélateurs de personnalité; chacun possède ses propres rituels liés à ses habitudes alimentaires et son humeur.

Mes premières
réalisations artistiques se sont alors inspirées des moments de convivialité autour de la cuisine, au travers de performances, installations culinaires, vidéos…

Une première vision d’ensemble où j’ai pu exprimer ma perception personnelle du quotidien: “Le Langage cuisiné”.
Au gré des expériences, le moment du repas est devenu une occasion formidable pour dresser un portrait serré et subjectif de chaque convive: “l’Esthétique gustative”.
Dans le prolongement du “Langage cuisiné”, elle propose avec les moyens de conservation de l’esthétique relationnelle de révéler sous un anglecréatif et poétique une part de la personnalité de chaque personne à travers sa relation unique à la nourriture. Il s’agit de cerner au mieux son ressenti gustatif pour dresser un portrait sensible de ce qu’elle est profondément. De la préparation à la dégustation, la nourriture parle de « soi ».
La notion de
temps et de contexte sont donc des éléments importants dans mon travail, qui déterminent les dispositifs vivants et contrastés que je donne à vivre et à voir. Chacunes de mes productions artistiques s’inscrivent comme une démarche humaine, interactive et sensible. Un art de proximité protéiforme, où les différents médias que j’utilise sont à la fois témoins, révélateurs, fixateurs à différentes étapes.

vendredi 22 mai 2009

Le Language Cusiné




Dans mon enfance, j’ai beaucoup observé nos mères qui préparaient le “Do-si-lak”, une sorte de panier pour le pique-nique…





Le Langage Cuisiné


En arrivant en France, j’ai été confrontée à diverses cultures à travers le langage et ses sonorités, la couleur de peau, les usages…

Aujourd'hui, après avoir cotoyé diverses nationalités, j'ai naturellement appris à comprendre d’autres cultures et d’autres langues en partageant des repas. Quand on arrive dans un autre pays, l’une des choses les plus difficiles est de s’adapter à la cuisine locale. Comment utiliser fruits, légumes, poissons, viandes autrement que comme chez soi ? Comment les trouver bons d’une autre façon ? On trouve les réponses en observant, en échangeant, en prenant le temps de manger avec les autres !
Dans toutes les cultures, la cuisine est un acte quotidien propre à chacun ; peu de choses diffèrent mais chacun a son propre rituel, ses habitudes. Bien que manger soit avant tout une nécessité énergétique pour le corps, le rituel du repas est aussi un moment de communion entre les différentes vies quotidiennes ; il permet de rapprocher les hommes et les femmes de toutes les cultures. S’alimenter est quelque chose d’universel, le repas est donc un moment privilégié où la barrière des langues disparaît grâce au plaisir d’être ensemble et de se rassasier dans la simplicité du partage. Le repas est souvent l’initiateur de la rencontre qui conduira peut-être à la construction de relations durables.

Aussi, j’ai souvent constaté que le repas en lui-même, le choix des aliments, leur mode de préparation étaient révélateurs de personnalité.
On pouvait deviner beaucoup de choses grâce aux paniers de pique-nique qu’on préparait dans mon enfance : les origines sociales des familles, les caractères dans la manière de cuisiner, de servir..., une sorte de « Langage Cuisiné ».
Le “Do-si-lak” représente tout cela, mais aussi l’échange, le partage et le respect. Sur la table, chacun possède un bol mais on partage les plats de tout le monde.
Pendant les repas, j’observais les nombreux mouvements de mes amis qui mangeaient en silence ; on ne parlait pas par politesse, alors j’écoutais les bruits du repas.
Au fil de mes voyages, je me suis adaptée aux mœurs de chaque pays, tout en gardant omniprésentes mes racines : ma langue, ma nourriture, ma culture, que j’ai partagées lors de mes rencontres.
Au fil des années, je me suis rendu compte que l’alimentation pouvait également évoluer ou changer au delà du contexte, car nous avons la capacité de choisir et de décider à mesure que notre personnalité se forge. Selon l’humeur, l’envie décide du repas qui va être pris.

Je pense que la nourriture parle de « soi », c’est pourquoi mes recherches et réalisations artistiques se sont inspirées des moments de convivialité autour de la cuisine à travers performances, installations culinaires, vidéos dans lesquelles j’ai pu exprimer ma perception personnelle du quotidien. Ainsi, le moment du repas était essentiellement un prétexte pour dresser ensuite un portrait subjectif de chaque convive à travers une forme d’esthétique relationnelle.
La notion de temps et de contexte sont des éléments importants de mon travail qui déterminent le dispositif vivant et contrasté que je donne à vivre et à voir. A ce jour, ma quête artistique s’inscrit comme une démarche humaine, interactive, sensible, où je tente d’effleurer, percer, révéler subtilement une part de la personnalité de ceux que je rencontre, comme un art de proximité protéiforme, où les différents médias que j’utilise sont à la fois témoins, révélateurs, fixateurs à différentes étapes de ma démarche.